Messe païenne
Introït (chant d'entrée)
Viens, homme, j'ai quelque chose à te dire
Venez, tous, de toutes les conditions :
multicolores, blancs, noirs.
Venez, surtout vous, les plus humbles.
Au travers du portail largement ouvert.
Il y a la place pour tout le monde
sous le grand toit du ciel.
Installez-vous sur les routes,
sur les prés, sur les étendues,
sur les champs, sur les gagnages, dans les pâturages,
dans la lumière du soleil, dans l'ombre des nuages.
Installez-vous en haut.
Installez-vous en bas.
Installez-vous sur le plat .
Dans la lumière du soleil, dans l'ombre des nuages.
Il y a la place pour tout le monde
sous le grand toit du ciel, sur la terre que moi et toi aussi
on a transformé en mer de larmes
Pieds nus dans les rues du monde
Nus dans les rues du monde
Affamés dans les rues du monde
Mea culpa
Mea culpa
Mea maxima culpa !
La frayeur mais imperceptible
Le crime mais invisible
La guerre mais sans fin
Mea culpa
Mea culpa
Mea maxima culpa !
Perdu dans la jungle de la ville – mea culpa
Terrible mon indifférence – mea culpa
Sans amour ni tendresse – mea culpa
Sans scrupule sans doute - mea culpa
Sans pardon dans le béton - mea culpa
Sur la pierre pousse la pierre - mea culpa
Manne manne narcomanie – mea culpa
Où vas–tu à tâtons –mea culpa
Ne vient pas la fin des pleurs– mea culpa
Certains finissent clandestins – mea culpa
D’autres se lavent les mains – mea culpa
Autour de plus en plu ’êtres – mea culpa
Surhumain de trouver un humain – mea culpa
mea culpa mea maxima culpa L’Homme pour l’homme
L’homme est un loup pour l’homme
L’homme est une corde pour l’homme
Ne te laisse pas engouffrer
Ne te laisse pas serrer
L’homme est une pelle pour l’homme
L’homme est un traître pour l’homme
Ne te laisse pas anéantir
Ne te laisse pas trahir
L’homme est un fauve pour l’homme
L’homme est une peste pour l’homme
Ne te laisse pas bouffer
Ne te laisse pas crever
L’homme est un ravage pour l’homme
L’homme est une foudre pour l’homme
Ne te laisse pas démolir
Ne te laisse pas assourdir
L’homme est un loup pour l’homme
Ne te laisse pas vampiriser
L’homme est un proche pour l’homme
Auprès d’un proche tu peux cicatriser
La vie est un cheminement d’homme
La vie est un cheminement d’homme
Il se dirige là-bas,
Va là,
Il manque de souffle !
La vie d’un homme est un spectre fantasmagorique
L’apparition
Tu veux la toucher,
Elle fuit
Ce n’est rien !
Tant que dure la force,
Il faut rêver !
Je veux rêver !
Ce n’est rien !
Tant que dure la force,
Je veux marcher
Je veux courir
Elle ne m'aura pas !
GLORIA
Gloire à qui ?
à QUI ? Gloire dans le ciel ..
Gloire à toi d’abord
petite herbe,
bienveillante,
si minuscule face à l’Eden...
Gloria! Gloria!
Gloire à toi aussi
soleil pèlerin
qui te lèves solitaire dans le marais du noir
et montes seul au zenith.
Toi qui perces sans aide
le sombre des nuages
-sans immolation -
Salutation, salutations
(et tout ça brillamment ,
sans personne brûler)
Gloria! Gloria! Gloria in excelsis ....!
au nom du père et du fils...
(Vere dignum et justum est,
aequum et salutare…)
Il est vraiment juste et nécessaire,
C’est notre devoir, c'est notre salut,
De Rire à haute voix
De Pleurer silencieusement
La pluie s’arrête
Les vergers fleurissent
Et il faut se contenter de cela
Il est vraiment juste et nécessaire,
C’est notre devoir et c'est notre salut,
De Marcher et de Tomber
Renaître de ceux qui sont Tombés
La guerre est passée
L’herbe se lève
Et il faut se contenter de cela
Il est vraiment juste et nécessaire,
C’est notre devoir et C'est notre salut,
De Surveiller les étoiles
De jouer du violon
L’astronomie
Et la musique
Et il faut se contenter de cela
Il est vraiment juste et nécessaire,
C’est notre Devoir et c'est notre Salut,
comme sur le ciel nocturne glissent au dessus du bois les nuages blancs
comme sur le cou du voyageur un foulard se bat contre le vent
comme vos bras stellaires tendus la haut
mais ici sont les nôtres les nôtres les nôtres
comme un sec sanglot dans cette pluvieuse nuit
comme ni coupable ni non coupable remord
qu’on vit tandis qu’il y a tant tant des morts
comme un sec sanglot dans cette pluvieuse nuit
comment lécher les blessures si juste tirées
comment récoler le cœur fracassé en miettes (réduit en poussière)
comme un sec sanglot dans cette pluvieuse nuit
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